Descartes philosophe de l’union de l’âme et du corps
DOI:
https://doi.org/10.14232/kulonbseg.2021.21.1.299Kulcsszavak:
Descartes, corps, esprit, age classiqueAbsztrakt
Les réflexions qui suivent ne portent pas tant sur la conception cartésienne de l’union de l’âme et du corps que sur la façon dont Descartes accueille dans sa philosophie, tout entière fondée sur la distinction de la res cogitans et de la res extensa, une donnée qui n’est pas de nature philosophique mais un fait attesté par l’expérience quotidienne de chacun de nous. Si « cette étroite liaison de l’esprit et du corps » n’entre pas pour Descartes en contradiction avec la distinction des substances, ce n’est pas parce que l’évidence propre à ce qu’il appelle « l’usage de la vie » serait celle d’un ordre de choses soustrait à la lumière naturelle qui régit ordinairement les opérations de l’entendement, mais parce que l’expérience quotidienne a été préalablement validée par l’entendement, comme si celui-ci avait délégué aux « sens et aux conversations ordinaires » sa fonction d’élucidation. Nous chercherons à montrer que le sentiment (au sens large du latin sensus) ne constitue pas un ordre fermé sur soi comme le cœur chez Pascal circonscrit un ordre de choses propre à lui et seulement lui. Le sentiment n’est pas un rival de l’entendement mais une façon de comprendre et d’agir dans un domaine où l’homme a affaire à des choses qui ne sont pas purement intellectuelles mais aussi sensibles et impliquent l’existence d’un corps humain environné d’autres corps, humains et non humains.